Le contexte
L’Association des psychologues du Québec dénonce depuis plusieurs années déjà l’exercice des pouvoirs de certains syndics des ordres professionnels qu’elle juge abusif. Ces abus de pouvoir ont donné lieu à des techniques d’enquêtes ainsi qu’à des actes disciplinaires qui ont entraîné une multitude de plaintes provenant des psychologues qui se sont dits très affectés, voire victimisés et traumatisés par le système disciplinaire actuel. En effet, l’Association des psychologues du Québec a, depuis 2006, par des interventions médiatiques et des articles, ainsi que par des représentations auprès de l’Ordre des psychologues et de l’Office des professions, dénoncé les abus de certains syndics, avec un succès mitigé. En désespoir de cause, l’Association des psychologues du Québec a pris contact avec le ministère de la Justice du Québec, afin de tenter de corriger les vices systémiques inhérents au système professionnel, considérant que beaucoup trop de largesse d’action est encore accordée aux syndics, en contradiction flagrante avec les valeurs d’une société démocratique.
Au cours de l’été 2019, une précédente ministre de la Justice du Québec, Me Sonia Lebel, a confié au Conseil interprofessionnel du Québec (CIQ) le mandat de créer un comité spécial sur les pouvoirs des syndics. Ce comité avait pour objectif principal de faire un état de la situation sur le processus d’enquête des bureaux des syndics des ordres professionnels. À cet effet, le CIQ avait la responsabilité de recenser les pratiques actuelles, d’en analyser leur portée ainsi que leurs impacts. Ainsi, le CIQ, à la lumière des meilleures pratiques qui auront été recensées, serait, prévoyait-on, en mesure de proposer à la ministre des modifications afin de répondre aux enjeux liés au rôle et aux responsabilités des syndics. L’Association des psychologues du Québec a présenté un mémoire et rencontré les membres du comité en 2019.
En mars 2020, le comité a rendu son rapport, allant dans le sens de nos revendications, recommandant notamment un code de déontologie pour les syndics des ordres professionnels, ainsi que la création d’un organe indépendant destiné à recevoir les plaintes éventuelles de professionnels contre leurs syndics en cas de manquement au code de déontologie, notamment. Toutefois, en raison des circonstances pandémiques connues et d’élections provinciales à l’automne 2022, nous devrons patienter peut-être jusqu’au printemps 2024 avant d’assister à l’avènement de l’organisme indépendant tant espéré.
Déclaration publique de l’APQ
L’Association des psychologues du Québec accueillait avec satisfaction le fait que le Conseil interprofessionnel du Québec (CIQ) ait accepté le mandat de la ministre de la Justice du Québec. La mise sur pied d’un comité spécial démontrait la volonté du gouvernement d’amorcer dès ce moment les travaux pour assainir la fonction disciplinaire des divers ordres professionnels et ainsi réduire la souffrance de plusieurs professionnels dont les erreurs ne justifiaient pas l’acharnement et la violence morale dont ils étaient trop souvent victimes.
L’APQ a persisté depuis dans sa dénonciation des abus de pouvoir de certains syndics, ainsi que des conséquences souvent majeures qu’entraîne un processus disciplinaire abusif sur les professionnels, et ce, aux niveaux psychologique, médical, familial, professionnel et financier. L’APQ a souvent été témoin de troubles reliés à la dépression, à l’anxiété et aux tensions familiales, et même aux idéations suicidaires dus à des techniques et des conclusions d’enquêtes particulières et étonnantes lorsqu’un processus disciplinaire avait donné lieu à un dérapage.
L’APQ tient absolument et veillera à ce que les recommandations claires du comité se concrétisent enfin en actions fermes, bien définies, ne portant à aucune confusion ou aucun évitement ou manœuvre d’échappatoire de la part de certains syndics, afin que les professionnels puissent enfin exercer leur profession dans le respect et la sécurité auxquels ils ont droit.
Le contexte
Les conditions actuelles dans le secteur public ne favorisent pas l’accès aux services psychologiques, neuropsychologiques ainsi qu’à la psychothérapie. Les raisons principales qui expliquent cette situation sont reliées à la fois à une pénurie artificielle de psychologues, à une explosion de la demande des services, de même qu’à une diminution de la durée des suivis des patients. Ces trois causes portent sévèrement atteinte à la qualité des services qui sont rendus à la population, ainsi qu’à leur disponibilité.
Pénurie de psychologues
Selon les statistiques compilées par l’Ordre des psychologues du Québec, un nombre total de 8,773 psychologues exerçaient leur profession au cours de l’année 2018-2019. Au cours de cette même année, le réseau de la santé comptait 2,191 psychologues alors qu’il en comptait 2,481 en 2010. Le milieu de la santé a donc perdu un nombre total de 290 psychologues depuis les 10 dernières années soit 12% de ses effectifs.
Par ailleurs, le réseau scolaire (primaire et secondaire) dénombrait un nombre total de 958 psychologues au cours de l’année 2018-2019, une très légère augmentation de 10 psychologues par rapport à l’année 2014-2015.
Explosion de la demande
(statistiques)
Diminution de la durée des suivis des patients
Tel que le stipule la Loi sur les services de santé et les services sociaux du Québec, la population a le droit de recevoir des services adéquats sur les plans scientifique, humain et social, avec continuité et de façon personnalisée et sécuritaire.
Déclaration publique de l’APQ
L’APQ déplore le fait que les pratiques de gestion actuelles vont à l’encontre des droits des usagers en imposant des critères et de longs détours administratifs sans motifs et sans fondements légitimes pour restreindre l’accès à la psychothérapie.
Afin de permettre à la population du Québec d’avoir accès à de vrais services de psychothérapie dans le réseau public, l’Association des psychologues du Québec affirme :
- Que la psychothérapie doit demeurer dans le panier de services publics. Elle doit être accessible à tous dans des délais raisonnables.
- Qu’il faut respecter les droits des usagers à recevoir des services adéquats avec continuité et de façon personnalisée et sécuritaire.
- Qu’il faut permettre aux usagers de faire respecter leur droit de choisir le professionnel ou l’établissement duquel ils désirent recevoir des services de santé.
- Qu’il faut améliorer les conditions salariales des psychologues de manière à les attirer et les retenir dans le réseau public de la santé et de l’éducation.
- Qu’il faut favoriser la diversité des approches reconnues de même que les durées de suivi adéquates.
- La psychothérapie a un impact économique important à long terme puisqu’elle s’attaque à un problème qui ne peut être comblé par une consommation courte de médicaments.
Pour de plus amples informations à ce sujet, consultez l’article du Bulletin du mois de juin 2019, Vol. 15, Page 4-5
Le contexte
Depuis de nombreuses années déjà, les psychologues du secteur public de l’Éducation et de la Santé affirment que leur traitement salarial ne reflète ni leur niveau d’expertise ni la complexité de leur travail. En effet, depuis le 2 avril 2019, l’entrée en vigueur de nouvelles conditions salariales a réduit la rémunération des psychologues de ces secteurs. Rappelons qu’au Québec, pour exercer la profession de psychologue, la Loi exige de ces professionnels qu’ils détiennent un diplôme de niveau doctoral.
Les différentes négociations salariales conclues avec l’employeur, le gouvernement du Québec, depuis les dix dernières années, n’ont pu réussir à permettre aux psychologues du secteur public d’obtenir une rémunération concurrentielle avec celle de leurs collègues du secteur privé ou leurs collègues d’autres provinces canadiennes, comme l’Ontario. Ce phénomène a contribué à rendre très difficiles l’attraction et la rétention des psychologues dans le secteur public.
Cette iniquité salariale entre les secteurs public et privé a donné lieu à une pénurie d’effectifs de psychologues dans le réseau public de la santé. Les rapports annuels produits par l’Ordre des psychologues du Québec révèlent que depuis déjà 10 ans, le secteur parapublic de la santé a perdu plus de 300 psychologues. Ce sont des chiffres alarmants, car ils constituent des indicateurs de la détérioration de l’accès aux services psychologiques et de psychothérapie pour la population. Cette pénurie d’effectifs selon l’APQ entraîne une réaction en chaîne qui commence par l’allongement des listes d’attente de même que la réduction de la qualité de services. En période de pandémie, bien entendu, toutes ces conséquences ne sont qu’aggravées.
Déclaration publique de l’APQ
La perte de 300 psychologues dans le réseau de la santé depuis les 10 dernières années est alarmante, car elle confirme la détérioration de l’accès de la population aux services psychologiques auxquels elle a droit.
Une amélioration significative des conditions de travail des psychologues dans le secteur public passerait par une nette augmentation de leur rémunération. Cette augmentation permettrait :
- De réduire l’écart des psychologues œuvrant dans le secteur public avec le revenu de leurs collègues du secteur privé et de d’autres provinces canadiennes.
- De freiner l’exode des psychologues vers le secteur privé.
- D’attirer les psychologues, ainsi que les doctorants et doctorantes en psychologie, et de les retenir le secteur public.
L’Association des psychologues du Québec revendique de la part de l’employeur une plus grande reconnaissance de la spécificité des compétences de ses membres et de la valeur de leurs diverses expertises. Pour ce faire, l’APQ affirme :
- Qu’il est primordial de procéder à une nouvelle analyse des caractéristiques actuelles de la profession des psychologues au niveau de la formation, des tâches et des responsabilités de chaque professionnel, et ce, afin de mieux catégoriser la profession à un rangement supérieur adéquat.
- Les psychologues ont une formation doctorale qui leur permet d’évaluer le fonctionnement psychologique, de diagnostiquer les troubles mentaux et de concevoir le meilleur traitement face à une situation clinique donnée. Il nous apparait primordial de laisser à leur initiative le choix du nombre de séances de même que le choix de leur approche et de leurs outils.
- Une bonification des conditions de travail des psychologues, par le biais d’une amélioration importante de leur marge de manœuvre dans la pratique de leurs actes professionnels, leur permettrait de procéder à un travail clinique de plus grande qualité, plus profitable pour la population.
Pour de plus amples informations à ce sujet, consultez l’article du Bulletin du mois de juin 2019, Vol. 15, Pages 12 et 13
Le contexte
Les programmes d’aide aux employés constituent une source de clientèle pour bon nombre de psychologues au Québec. Toutefois, ces références occasionnent trop souvent des problèmes aux professionnels concernés. L’Association a reçu de nombreuses plaintes au cours des années, portant notamment sur des délais de paiement irrespectueux des ententes, voire abusifs, et plus récemment, sur une revue à la baisse des tarifs consentis. Des psychologues ont en effet été verbalement exhortés à baisser leurs tarifs, certains ont même vu leurs honoraires abaissés sans préavis, d’autres encore ont vu le nombre de leurs références diminuer pour avoir refusé de réduire leur tarif, enfin, d’autres ont été trompés, ainsi que leurs clients, au chapitre du nombre de rencontres autorisées, lors d’un changement de propriétaire ou de gestionnaire du PAE du client.
L’Association des psychologues du Québec a fait plusieurs interventions pour résister à la montée du monopole des tiers payeurs en matière de PAE qui exerce un nivelage tarifaire vers le bas et qui vient bafouer les règles du marché dans le domaine de la pratique privée. Ces tarifs selon l’APQ sont inacceptables compte tenu, notamment, des exigences de formation de l’Ordre des psychologues, soit le niveau doctoral. Nous avons rencontré quelques PAE afin de leur exprimer directement nos préoccupations, et pour tenter de dégager un terrain d’entente, malheureusement sans résultats concluants.
Déclaration publique de l’APQ
Le comité des PAE de l’Association des psychologues du Québec se penche avec assiduité sur ce dossier critique. Tous les psychologues membres de l’APQ sont invités à réagir et agir solidairement afin de dénoncer et contrer les pratiques inacceptables des tiers payeurs, des pratiques qui n’ont plus rien à voir avec l’enseignement éthique et complexe de la psychologie à laquelle nos études nous ont initié(e)s.
La menace reliée à l’abus des tiers payeurs en matière de l’offre des PAE n’est pas anodine, puisqu’on a déjà pu observer du côté américain, l’impact des assureurs privés et publics, à savoir, une baisse générale du revenu annuel des psychologues. Nous défendons par le fait même notre identité professionnelle et la valeur de l’ensemble intégré de nos actes professionnels.
Le contexte
Depuis 2012 environ, la pratique de la psychothérapie a été autorisée pour d’autres professions en santé mentale, à certaines conditions. L’Association des psychologues du Québec avait dès lors réagit en mettant en doute la pertinence d’accorder le permis de psychothérapeute à certains professionnels de la santé mentale qui ne semblaient pas adéquatement formés pour l’exercice d’un acte professionnel éventuellement préjudiciable pour le public. Dans la foulée de diverses réformes du système public de santé, réformes jamais tout à fait intégrées, le gouvernement a mis en place un système de soins par étapes (Programme québécois pour les troubles mentaux; PQPTM), reléguant la psychothérapie, lorsqu’elle était encore offerte, à la toute fin d’un processus de soi-disant «soins» aux dédales interminables.
Déclaration publique de l’APQ
- La formation académique demeure un élément important de ce qui distingue le psychologue des autres thérapeutes. La scolarité de base, les stages, l’internat et les formations continues ont été mis en place pour assurer un très haut standard de qualité dans l’intervention de la personne portant le titre de psychologue.
- Parmi les éléments à prendre en compte dans la formation des psychologues, notons l’obligation du doctorat depuis une quinzaine d’années.
- Les psychologues offrent, sur la base de leur formation et expertise, un service particulier qui ne peut être dispensé par n’importe quel professionnel. Certains actes lui sont réservés pour ainsi assurer la protection du public; et ces actes sont intégrés dans un tout cohérent qui ne peut être morcelé pour offrir ensuite à la pièce aux autres professionnels ces actes réservés ou exclusifs en partage…
- Les psychologues constituent une partie importante et nécessaire des équipes multidisciplinaires. Leur expertise unique ne peut être substituée par quiconque. La psychothérapie, qui se trouve au cœur du travail du psychologue, est une intervention professionnelle et scientifique qui engendre un effet positif sur les personnes qui y participent.
- Le PQPTM (Programme québécois pour les troubles mentaux) pose de sérieux problèmes dénoncés par l’APQ depuis des années, et menace la santé publique lorsque l’esprit avec lequel avait été conçu le projet n’est pas considéré.
Le contexte
Le manque de psychologues et de services psychologiques auprès des jeunes dans les écoles s’est chronicisé et ce, sur l’ensemble du territoire du Québec. Ce manque de ressources professionnelles a pour effet de nuire à la réussite scolaire des élèves et à la prévention des problèmes de santé mentale : les besoins des élèves sont de plus en plus criants et leurs situations se détériorent devant l’absence d’une évaluation psychologique ou l’allongement des délais pour avoir accès aux services. Les enfants aux prises avec une fragilité de santé mentale non repérée se retrouvent avec des échecs scolaires mal compris qui entraînent désarroi et évitement, de même que des sentiments d’inadéquacité, de dévalorisation et de tristesse chez ces enfants et leurs parents. Les troubles d’apprentissage sont souvent perçus comme étant de la paresse, ou causés par le milieu familial. Sans compter les symptômes physiques ou les phobies entraînées par l’anxiété chez l’enfant, qui en arrive à ne plus aimer et même craindre l’école.
Un diagnostic psychologique ou neuropsychologique précoce et un traitement approprié des troubles mentaux tels l’hyperactivité, la dépression, l’anxiété, de même que les problèmes d’apprentissage et de concentration, contribueraient à réduire le taux d’absentéisme des élèves, à prévenir les retards scolaires, à lutter contre le décrochage scolaire, et ce, tout en facilitant le travail des professeurs. Précisons que 50% des problèmes de santé mentale apparaissent avant l’âge de 14 ans et que les difficultés d’apprentissage et de fonctionnement des élèves deviennent de plus en plus complexes, faute d’évaluation et de traitement. Plus les services de psychologie sont évacués des écoles, plus les élèves se trouvent marginalisés. Les possibilités qu’ils demeurent dans les classes régulières se trouvent compromises.
Les chiffres à l’appui
Nous avons assisté à une érosion des services psychologiques dans les écoles du Québec, passant de 1 039 psychologues en 2009-2010, à 958 pour l’année 2018-2019, la saignée la plus importante s’étant faite de 2010 à 2015 (perte de 91 psychologues) et nous plafonnons depuis, avec un maigre regain de 10 psychologues. Si on compte qu’il y a au Québec 3 285 écoles primaires et secondaires, en plus d’environ 300 institutions privées, nous retrouvons une moyenne de 1 psychologue pour 3,7 écoles, ou 0,26 psychologue par école. Encore qu’on ne parle pas nécessairement des psychologues à temps plein, eux qui représentent moins du trois quarts des psychologues inscrits comme travaillant aux secteurs primaire et secondaire.
À titre d’exemple, le nombre de psychologues a diminué de 8% entre 2005 et 2015 à la Commission scolaire de Montréal (CSDM) et durant cette même période, les postes d’orthophonistes, d’ergothérapeutes, d’orthopédagogues, et de psychoéducateurs ont augmenté en moyenne de plus de 60%. À la même commission scolaire, 200 élèves étaient en attente d’une évaluation psychologique l’an dernier. Il faut dénoncer également le choix de plusieurs autres commissions scolaires qui ont pris la décision d’abolir des postes de psychologues au cours des dernières années.
Explosion de la demande
Le nombre d’élèves en difficulté a en effet augmenté de 29 % en 10 ans et certaines catégories de troubles ont explosé. C’est le cas des enfants souffrant d’un trouble du spectre de l’autisme, dont le nombre a augmenté de 410 % entre 2001 et 2012 (Scali, 2016). Or la présence des psychologues est capitale dans l’évaluation et le diagnostic de différents cas de santé mentale et de divers troubles d’apprentissage. Les intervenants sont à risque de «travailler à l’aveugle» n’ayant pas accès à la situation globale des difficultés de l’élève. La pression qui en résulte devient trop souvent insupportable pour les professeur.e.s.
Pénurie de psychologues
Outre les coupures drastiques dans le budget des écoles durant les récentes années, les conditions de travail des psychologues ne favorisent pas l’attraction vers le milieu scolaire. Débordés par la charge de travail, alors qu’ils sont en nombre insuffisant, ils sont cantonnés au rôle d’évaluateurs, ou encore contraints à éteindre les feux et ne peuvent exercer le travail significatif qu’ils pourraient exercer dans le milieu, tant auprès des élèves qu’en soutien auprès des enseignants. Plusieurs écoles font également le choix d’embaucher d’autres types de professionnels en lieu et place des psychologues, banalisant l’expertise de ceux-ci en matière d’évaluation et de traitement des troubles mentaux.
Déclaration publique de l’APQ
Les services de psychologues dans les écoles du Québec ne font pas encore partie des services essentiels, car ils sont souvent délégués à des intervenants qui ne sont pas qualifiés pour diagnostiquer et traiter des problèmes de santé mentale.
Étant donné qu’il est impossible de penser à la réussite éducative des élèves sans penser à la présence des psychologues dans nos écoles, les choix des écoles doivent impérieusement répondre aux besoins des enfants et de leurs parents à ce chapitre.
Les écoles doivent accroître la présence de psychologues en masse critique suffisante au sein de l’équipe-école, étant donné qu’ils sont les spécialistes de la santé mentale, soit de la cognition (apprentissage), soit du comportement et des affects.
Nous espérons que le nouveau gouvernement entendra notre cri d’alarme.
L’école doit être le lieu privilégié de dépistage et d’intervention en santé mentale pour les enfants (Richard, 2017).
Afin de permettre aux élèves d’avoir accès aux services psychologiques dans les écoles, les Ministères de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur et les Commissions scolaires doivent considérer en priorité d’accroître l’offre de services. Pour ce faire, un comité spécial devrait être rapidement mis sur pied pour réfléchir aux conditions d’implantation de correctifs majeurs.
Pour de plus amples informations à ce sujet :
Scali, D. (29 novembre 2016). Moins de psys dans les écoles, Journal de Montréal
Roy, C. (17 mai 2018) Encore moins de psychologues dans les écoles, Le Huffpost
Saida, S. (11 septembre 2017). Les psychologues évacués des écoles, La Presse +
Le contexte
Depuis plusieurs années, dans leurs différents secteurs de pratique, les psychologues semblent de plus en plus écartés des centres décisionnels, leur rémunération est souvent peu représentative de leur valeur, leur travail est mal compris par certains collègues de travail des autres professions, ou par les différents organismes qui les engagent ou qui traitent autrement avec eux. De plus en plus, les actes réservés des psychologues sont négligés, méprisés, usurpés par d’autres professionnels, et se perdent dans une brume administrative ou conceptuelle épaisse, où l’on tente de faire croire que n’importe quel professionnel en santé mentale, ou même n’importe quel travailleur de la santé, pourrait faire à la place des psychologues le travail pour lequel ils avaient été formés. On cherche ainsi, par le fait même, à morceler en divers morceaux séparés la profession de psychologue, alors qu’il s’agissait à l’origine d’un tout unifié et intégré, l’objectif étant de dissoudre notre profession dans un nivellement généralisé où l’on tente de nous faire disparaître.
Déclaration publique de l’APQ
L’Association des psychologues du Québec a dénoncé cette dérive majeure du monde professionnel, depuis plusieurs années, dans des entretiens médiatiques, des articles, et auprès de diverses instances gouvernementales, notamment plus récemment au printemps 2022, lors des consultations du MSSS sur les conditions d’exercice des psychologues du secteur public. L’Association des psychologues du Québec exige que des changements importants soient apportés au monde professionnel, tant au niveau du secteur public que du secteur privé. L’Association des psychologues du Québec croit que certains gestionnaires tentent de faire simplement disparaître la profession de psychologue, en raison des exigences et des standards de hauts niveaux de celle-ci, trop couteux ou trop difficiles à gérer pour eux. Plusieurs PAE, certains Tiers payeurs institutionnels, tant provinciaux que fédéraux, plusieurs employeurs ou contractants, certains professionnels de la santé, ne reconnaissent pas la pleine valeur et la nécessité incontournable de la profession de psychologue. La plupart n’en comprennent pas la notion même, ne saisissent pas en quoi consiste le travail des psychologues, et n’ont aucune notion claire de ce qu’est la santé mentale, et de ce que sont les besoins réels de la population en cette matière.
L’Association des psychologues du Québec organisera un colloque sur la question en mai 2023.