Ce comité vise la promotion et la défense des intérêts des psychologues œuvrant dans le réseau public de santé. Au fil des ans, de nombreux combats ont dû être menés par nos membres pour défendre leurs droits menacés. Notamment la question de la juste rémunération, conformément à la formation doctorale et à l’expertise des psychologues ; les conditions de travail, les conditions de pratique, c’est-à-dire la reconnaissance de notre importance pour faire partie des processus décisionnels, la reconnaissance de notre diagnostic, de nos champs de pratique, de nos règles de pratique également…
L’enjeu central depuis plusieurs années concerne la pénurie artificielle de psychologues, liée à la non-reconnaissance de la valeur de la profession. Ceux-ci quittent le réseau public pour cause de salaire non compétitif avec le secteur privé, mais également, parce que les contraintes administratives et les durées de suivi arbitrairement imposées ne leur permettent pas d’exercer adéquatement leur profession, et les empêchent d’offrir à la population les services dont elle a besoin. Les psychologues choisissent d’aller exercer là où ils peuvent pleinement mettre à profit leur formation et tous leurs talents.
Le comité effectue des représentations auprès des ministères de la Santé et produit des communiqués pour les médias afin de sensibiliser la population et les décideurs publics aux conséquences du manque de psychologues et de la non-reconnaissance de leur spécificité par rapport aux autres professionnels de la santé mentale.
L’Association des psychologues du Québec (APQ) accueille avec ouverture et prudence le Programme Québécois Pour les Troubles Mentaux (PQPTM). L’Association est très sensible à l’idée d’améliorer l’accès universel aux services en santé mentale et notamment à la psychothérapie. L’APQ n’est pas opposée à une réorganisation des soins en étapes en santé mentale dans le secteur public ; en revanche, il s’agit de s’assurer que l’autonomie et l’expertise des psychologues cliniciens soient reconnues et ce dans l’intérêt des patients qui sollicitent leurs services. De plus, il faut également être attentif à ce que le PQPTM offre un cadre de pratique qui n’étrangle pas la pratique clinique et ce faisant, ne fasse fuir les psychologues œuvrant au public afin d’éviter que leur pénurie ne s’accentue.
Un sondage concernant le PQPTM réalisé en mars 2021 auprès des 1500 membres de l’APQ apportait des réponses révélatrices quant à la détérioration progressive des services psychologiques dans plusieurs milieux. Mais le sondage fournit une liste d’indicateurs à surveiller pour contrer la dégradation des services psychologiques qui est en train de s’amorcer et en informer le ministère de la Santé et des services sociaux (MSSS) qui n’envisage pas la diminution ni la disparition des services de psychothérapie, ni le maquillage des listes d’attente pour les psychologues. L’intention du MSSS est d’offrir le bon service à la bonne personne au bon moment.
Même si l’Association des psychologues du Québec n’est pas à proprement parler un syndicat, elle s’implique régulièrement dans les questions relatives aux salaires, aux honoraires, et aux conditions de travail des psychologues de divers milieux. Nous avons traité au fil des ans avec plusieurs syndicats pour les sensibiliser davantage aux réalités vécues par les psychologues. Malheureusement, les syndicats habituels semblent peu intéressés à défendre les intérêts des psychologues qui ne semblent pas peser très lourd dans leurs préoccupations. C’est la raison pour laquelle, depuis le début de l’année 2022, nous soutenons les travaux de la Coalition des psychologues du secteur public qui cherchent à se faire accréditer comme formation proprement syndicale. Enfin, nous verrons l’émergence d’un véritable syndicat pour les psychologues !